ce qui va changer avec la nouvelle convention médicale
L’augmentation des tarifs médicaux négociée par l’Assurance maladie avec les syndicats de médecins libéraux a été adoptée le mardi 4 juin. Cette nouvelle convention médicale introduit plusieurs revalorisations tarifaires pour différentes spécialités, tout en fixant des objectifs globaux de prescription.
Une revalorisation nécessaire pour sortir de l’impasse
les syndicats de médecins et la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam) on valider les termes de la nouvelle convention médicale. Ce document de 177 pages, qui régira les relations entre la profession et l’Assurance maladie pour la période 2024-2029, fait suite à des discussions difficiles. En février 2023, les négociations avaient échoué, car les syndicats jugeaient l’augmentation proposée du tarif des consultations insuffisante. Pour sortir du règlement arbitral imposé par l’État, une revalorisation significative s’avérait donc incontournable.
Le nouveau tarif de la consultation générale
La nouvelle convention fait passer le prix de la consultation générale de 26,50 euros à 30 euros à partir de décembre 2024. Cependant, le tarif de la téléconsultation reste inchangé, à 26,50 euros. La sénatrice LR Corinne Imbert, rapporteure du budget de l’Assurance maladie, a salué cet accord, bien que certains syndicats estiment que cette augmentation ne fait que compenser l’inflation récente.
Revalorisations pour les spécialistes
La convention inclut également des revalorisations pour les spécialistes qui perçoivent les revenus les plus bas. Ces ajustements seront mis en œuvre en deux temps : en décembre 2024 et en juillet 2025. Voici les principaux changements :
- Pour les psychiatres et neurologues, de 50 à 52 euros.
- Pour les gynécologues, de 32 à 35 euros.
- Pour les gériatres, de 32 à 37 euros.
- Pour les médecins spécialistes en médecine physique de réadaptation, de 31 à 35 euros.
Le tarif de l’avis ponctuel de consultation (APC), donné par un spécialiste à la demande du médecin traitant, passera de 56,50 euros à 60 euros. De plus, une nouvelle « consultation longue » pour les patients de plus de 80 ans sera introduite, tarifée à 60 euros. Cette consultation s’appliquera notamment aux patients revenant à domicile après une hospitalisation.
Incitations pour les médecins dans les déserts médicaux
Pour faire face à la pénurie de médecins, l’accord inclut des aides à l’installation dans les zones sous-dotées. Une aide forfaitaire de 10 000 euros sera offerte pour une installation en zone d’intervention prioritaire (ZIP) et de 5 000 euros en zone d’action complémentaire (ZAC). Par ailleurs, le forfait « patientèle médecin traitant » sera revalorisé de 50 % la première année pour les jeunes médecins s’installant dans les déserts médicaux, puis de 30 % la deuxième année et de 10 % la troisième année.
réduction des arrêts de travail et des prescriptions d’antibiotiques
Les signataires de l’accord s’engagent également à « ralentir l’évolution du nombre de jours d’arrêts de travail indemnisés de 2 % par an ». Les arrêts de travail coûtent environ 16 milliards d’euros chaque année, une dépense que le gouvernement cherche à maîtriser, surtout après une augmentation de près de 6 % en 2023.
Enfin, la Cnam s’est fixée l’objectif de réduire de 25 % le volume d’antibiotiques prescrits d’ici 2027, avec une baisse intermédiaire de 10 % dès 2025. L’antibiorésistance, liée à la surconsommation d’antibiotiques, est un enjeu majeur de santé publique que l’Assurance maladie entend adresser avec cette nouvelle convention.